mardi 13 juillet 2021

NARCISSE

 

Narcisse ouvre ses bras amputés à son reflet qu’il devient, un ange de pureté dépouillé de toute intimité par son regard aveugle. Il ne respire plus, il est empli de ce néant amoureux et concupiscent multiplié par la révélation de son double. Un face à face pénible ou s’épuise la rigueur atroce de la symétrie et de l’immobilité de pierre  dans laquelle se dissout l’écart entre la vie et la mort.

Épilogue : le miroir ouvert comme un rideau de bordel attend ces spectateurs qui se délecteront de l’extrême chasteté de cette scène, de la bougie libidineuse qui attend sa flamme pour se consumer et des putti qui s’ennuient à jouer avec le crâne de Narcisse.  

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