Célèbre anatomiste de la fin du 18éme S. auquel on doit, pour les
progrès de la science médicale, plusieurs ouvrages consacrés aux organes de la
reproduction. N’ayant pu, malgré d’innombrables mariages, obtenir une
descendance dont la vocation aurait été de poursuivre ses travaux, vers la fin
de sa vie, il se retira seul en province dans le manoir séculaire des Strauss. Il
entreprit de suite des travaux dans les sous-sols de la bâtisse pour y aménager
un laboratoire de dimensions conséquentes.
Dans le plus grand secret, il entreprit le projet d’une machine dont
l’ambition était de remédier aux défauts et aux aléas de la reproduction. On
n’ignore pas l’histoire des rejetons de ce grand musicien qui sont tous nés
sourd, ni de ce célèbre érudit qui hérita d’un fils idiot dont les uniques
paroles étaient des borborygmes, plus cruelle est l’histoire de cette très
ancienne lignée de nobles qui s’interrompit brutalement par la naissance d’un
enfant au sexe indéterminé. Nous pourrions évoquer à l’infini dans le présent
et le passé d’autres cas tout aussi éclairant et douloureux aux risques de vous
déprimer et de sursoir à votre projet de fonder une famille.
Mode d’emploi de la machine
Le Dr Strauss ayant détruit
par le feu tous les documents qui auraient permis d’en comprendre les principes
et le fonctionnement, les indications ci-dessous ne peuvent être qu’approximatives.
Les deux cornets sont des trompes spermatiques dans lesquelles le Dr
Strauss versait diverses échantillons prélevés sur les paysans de son domaine. La partie supérieure semble être une broyeuse à fœtus dont les chairs
et os alimentaient un incubateur sphérique dont la panse a été conçue selon les
principes des entrailles féminines. Sur l’incubateur, les pointes de seins servaient à déverser le trop
plein de liquide. La semence était montée jusqu’à l’incubateur par une vis d’Archimède
réglée sur une horloge lunaire. Putti et tête de mort rappellent la contribution de cette machine à
vaincre le hasard et assuré à chacun une descendance de qualité.