Chrysalide du Lépidoptère Saturna

 

 

 

Le lépidoptère saturna prospérait dans la partie septentrionale de l’Amazonie.

Les populations autochtones lui attribuaient un pouvoir de procréation et il était d’usage fréquent que les femmes désirant un enfant, capturent ce papillon et le placent contre leur pubis les nuits sans lune. Une tribu au rite anthropophage enveloppait les jeunes enfants dans la chrysalide du papillon pour nourrir la gestation de la chenille. Nourrit du sang de l’enfant, la larve ingérée crue procurait la faculté d’accéder aux rêves de ces jeunes pubères.       

Ce papillon, divinité de cultes païens cruels, fut chassé jusqu’à extinction par les premiers missionnaires chrétiens. Il était irrémédiable d’effacer cet insecte maudit dont les ailes déployées faisaient de l’ombre aux croix qui proliféraient comme des potences attendant leur lot de pendus. Le combat fut sanglant entre ces sauvages repus des pouvoirs de ce papillon et les moines armés d’eau bénite et de bûchers immenses dans lesquels pouvaient se consumer une tribu entière.   

 Cette histoire n’est connue que d’une secte ayant conservé dans le plus grand secret les dessins exécutés sous la torture par le moine San Marco. Des siècles durant les membres échappèrent par la ruse à toutes les inquisitions pour protéger leur vie et ces précieux documents du feu purificateur. Ce n’est que récemment, atteint d’un mal irrémédiable, sur son lit d’agonie, le dernier représentant de cette secte me confia ce document  ………………..

Le mausolée d'Alice

 

Perdu dans la forêt de R. le corps putréfié d’Alice repose dans un mausolée pompeux sur lequel veille un ivrogne avachi sur ses fientes et un joueur de flûte à la verge pubère. Qui entend cette musique ne peut retenir ses larmes et aveuglé d’émoi erre vers les gouffres remplis de cauchemars qui se cachent sous l’épais tapis de feuilles moisies.

« Tu crois en moi ?» demande Alice.

Le flûtiste ne répond jamais, il sait trop bien la cruauté dissimulée dans la réponse.

« Tu m’aimes ? » insiste Alice

« J’aime tous les êtres vivants ou morts, mais aucun en particulier »

Le crachin de la flûte est devenu un gémissement qui noirci l’air d’une poussière toxique.

Curiosités botaniques

 

Rosa phalloïde et Prunus vagina

L'ARBRE

 

L’arbre de vie vérolé par un destin semblable à la ligne d’horizon d’une éclipse de mots s’élève sur une page de nuit froissée.

Cunnilingus carnivorum

 

 

Plante tropicale ramenée par Marcus lors de son voyage aux Antipodes. Elle donna lieu à une furieuse bataille entre zoologiste et botaniste : devait-elle rejoindre les végétaux dans la nomenclature de Linné ou être placée dans l'arbre phylogénétique de Whittaker?  Marcus décrit dans son ouvrage "De Delirium" que cette plante inflige des morsures venimeuses qui créent un état d'hallucination érotique comparable à celui de l'opium. L'animal imprudent, mordu à un membre, n'a alors de cesse de vouloir s'accoupler à la plante.

Saint Valentin

 

                            Il m'a donné son cœur, quand je l'ai quitté, je lui ai rendu.

RELIQUAIRE

 

Inséré dans un pilier de l’église du Calvaire, le reliquaire de l’utérus de Sœur Marie est gardé à l’abri des curieux par les derniers habitants du village de S…. Enfoui au fond d’un vallon rocailleux et sombre où on n’accède par un chemin de mulet, quelques maisons basses au toit de lauzes et un clocher indiquent une présence humaine. Vous n’y croiserez personne, même si vous tapez aux portes aucune ne s’ouvrira et si vous approchez de l’église vous recevrez soudainement une volée de pierres. Inutile à vos risques de s’attarder, passez votre chemin. 

OMNIA VINCIT AMOR (triptyque)

 

 

"Omnia vincit amor" -  L'amour triomphe de tout  - citation du poète latin Virgile.

OMNIA VINCIT AMOR III